À l'émission de radio Fréquence libre, Monique Giroux demande régulièrement à ses invités de lui dévoiler leur «plaisir coupable», une chanson qu'ils ont un peu honte d'aimer. Eh bien mon plaisir coupable, c'est pas une chanson, c'est «Virginie». C'est pas un gros «coming out», tous mes amis le savent, mais c'est quand même un peu gênant d'avouer ça en public. Ça finit par devenir un esclavage, puisqu'il y a 4 émissions par semaine. Quand on a une vie platte, on est tenté de vivre plus la vie des personnages de Virginie que la sienne. Je ne regarde pas l'émission depuis le début (ça dure depuis 7 ou 8 ans!), mais j'ai commencé il y a quelques années. Si je sors ou si je pars en voyage, je l'enregistre. La première fois que je suis allée à Cuba, il y a un an et demi, je suis revenue en très mauvais état après plusieurs jours de «tourista» et c'était excellent pour la convalescence de regarder plusieurs épisodes de suite. Quand je travaille (je traduis chez moi), j'ai une «alarme» dans l'agenda sur mon ordi (un message que j'ai enregistré) qui me dit d'arrêter de travailler pour regarder Virginie...
Mais voilà, c'est fini. En tout cas j'espère. C'est comme une drogue, j'aurais dû plutôt ne pas commencer à regarder l'émission lorsqu'elle a repris après la pause estivale. Ou au contraire, peut-être que ce sera plus facile maintenant que j'ai regardé les quatre émissions de la semaine dernière, où il y a eu un suicide d'élève le lundi et une explosion dans un casier le mercredi - bien sûr, Fabienne Larouche (l'auteur) ne pouvait pas prévoir la fusillade à Dawson ce jour-là. Disons que quand on regarde un téléroman pour se changer les idées et qu'il y a presque autant de violence que dans le téléjournal, on se dit qu'il serait peut-être préférable de fermer ça et de lire un bon livre. Et puis il me semble que depuis au moins l'année dernière, Fabienne étire la sauce, il y a bien des répétitions et ça devient de plus en plus ridicule. Il y a des choses plus touchantes, comme la relation entre Virginie et sa mère, qui a la maladie d'Alzheimer. Et il y a dans cette émission d'excellents comédiens, comme Pascale Desrochers (qui joue Louise Pouliot). Mais pour une scène poignante, il faut s'en taper tellement qui tombent sur les nerfs, par exemple des engueulades entre le méchant de la commission scolaire et le directeur adjoint ou d'autres.
Alors on verra si je me tiens à ma résolution. Pour le moment, avec ma manie des petites notes, je me suis mis un rappel à un endroit où je ne peux pas le manquer...