Le Témoin
La Cinémathèque québécoise présente jusqu'au 23 décembre une rétrospective en hommage à Philippe Noiret. Je viens de voir Le Témoin, un film de 1978 de Jean-Pierre Mocky. Étrange mélange de comédie et de drame, on rit beaucoup même à des moments où on se dit que ça n'a pas de bon sens que ça soit drôle. Alberto Sordi joue un personnage très exhubérant, un peu caricatural. J'ai bien aimé ce film, mais mes deux compagnons ont trouvé ça un peu platte. On devine assez vite la fin – enfin, on sent qu'il va arriver malheur à l'un des personnages, mais on n'est pas absolument certain de quelle façon, à moins d'avoir trop lu sur le film, bien sûr. Un blogueur parle de «polar psychologique déguisé en farce macabre non dénuée d’humour noir» et donne quelques détails très intéressants. «Le tournage fut catastrophique. Alberto Sordi exigeait plus de gros plans sur lui que sur Philippe Noiret. Un fou impossible à cadrer que le cinéaste réussit quand même à maitriser.»
Si vous ne voulez pas savoir la fin du film, ne lisez pas ce qui suit (toujours d'après le blogue cité ci-dessus).
«Les Italiens, pas tellement prêts d'accepter de perdre leur comique n°1 sur un instrument de mort qui n’existe plus (depuis 1946) dans leur beau pays et dans une mare de sang, contraignent Jean-Pierre Mocky à tourner une autre fin, irréaliste et qui coûta beaucoup. Après qu'Antonio se fit couper la tête, un trucage fut réalisé à Rome. L’exécuté se releva sans sa tête (!) et rejoignit sa voiture avant d’ajuster son chapeau sur son cou tranché et de partir. Bien entendu, le ton comique ne sera gardé que du côté italien, gros succès donc ! En France, Mocky restant maître de son œuvre, garda le montage original et montra cette fin magnifique en plus d’être macabre et horrible à beaucoup de Français qui furent encore étonnés par le défaitisme du réalisateur culte.»
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