Nous sommes vos fils
Comme vous le voyez, j'ai beaucoup lu pendant les Fêtes. En fait, j'avais commencé ce livre il y a plusieurs semaines, mais je l'ai lu lentement. Il ne s'agit pas d'un roman – malheureusement, car c'est une histoire bien triste... Nous sommes vos fils, de Robert et Michael Meeropol (We Are Your Sons, The Legacy of Ethel and Julius Rosenberg), est l'histoire du couple Rosenberg, des Américains exécutés en 1953 pour «conspiration en vue d'espionner». Au fil des années, j'avais lu des bribes d'histoire et j'étais curieuse d'en savoir plus. Ce livre est écrit par les deux fils de Julius et Ethel, qui avaient respectivement 10 ans et 6 ans au moment de la mort de leurs parents. Il comprend plus de cent lettres écrites par les époux Rosenberg, dans leur intégralité (un autre auteur avait utilisé des extraits de certaines de ces lettres, hors contexte, pour leur faire dire autre chose).
C'était long à lire, j'ai survolé certains bouts des lettres, mais c'était très intéressant. J'ai lu l'édition de 1975, peut-être la seule traduite, mais Robert et Michael (ils s'appellent Meeropol parce qu'ils ont été adoptés, une fois devenus orphelins – leur parenté, côté maternel et paternel, ne voulait pas se charger d'eux) ont publié une édition augmentée en 1986. Ils y réfutent notamment les arguments d'autres auteurs. Un des chapitres supplémentaires, «The Attempted Reconviction of Our Parents: Toward a New Cold War» est une réponse détaillée au livre The Rosenberg File, de Ronald Radosh et Joyce Milton.
Je ne veux pas détailler ici l'histoire des Rosenberg, il y a plein de choses sur Internet. Beaucoup considèrent que les documents «Venona» (des décryptages par les services secrets américains de messages soviétiques) publiés dans les années 90 prouvent que Julius Rosenberg était bien un espion. (La réaction des fils est ici et j'avoue que j'ai eu la même : ces documents proviennent du gouvernement américain et rien ne dit que tout y est vrai.) Toujours est-il que le procès des Rosenberg a été complètement ridicule, le juge avait pris une décision d'avance, on a laissé les témoins de l'accusation se concerter pendant des semaines (ou plus probablement, on leur a dicté un témoignage), tout reposait sur le témoignage du frère d'Ethel, qui en fait essayait de sauver sa peau et celle de sa femme.
Je vais essayer d'emprunter bientôt à la Grande bibliothèque Heir to an Execution, le film fait par Ivy Meeropol, la fille de Michael. Elle n'y raconte pas tellement l'affaire Rosenberg, mais plutôt ses conséquences pour sa famille.
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